Le Parlement agit: l'offensive de formation pour les soins infirmiers approuvée

Le Conseil national a adopté aujourd'hui en vote final la première étape de la mise en œuvre de l'initiative sur les soins infirmiers. La voie est ainsi libre pour l'offensive de formation qui s'impose de toute urgence. En outre, les infirmières et infirmiers obtiennent enfin le droit de facturer directement aux assurances-maladie certaines prestations de soins sans ordonnance médicale. Après une longue lutte, les infirmières et infirmiers ne sont plus juridiquement considérés comme une profession auxiliaire

L'offensive de formation dans les soins infirmiers est impérative dans le contexte actuel de grave pénurie de personnel. La Confédération met à disposition près de 500 millions de francs à cet effet. Ces fonds ne seront toutefois engagés que si les cantons accordent de leur côté des moyens d'un montant équivalent. "Il est donc d'autant plus urgent que les cantons créent maintenant les bases légales pour que l'offensive de formation soit mise en œuvre", déclare Sophie Ley, présidente de l'ASI.

Compte tenu de l'ampleur de la pénurie de personnel infirmier, d'autres mesures s'imposent. "Pour que l'offensive de formation ne soit pas un feu de paille, il faut de meilleures conditions de travail, une dotation en personnel adaptée aux besoins et une rémunération adéquate des prestations de soins. Dans ce domaine, le Conseil fédéral doit rapidement définir des valeurs de référence", poursuit Sophie Ley. Parallèlement, les cantons doivent prendre des mesures immédiates pour stopper l'exode des soignants: "Nous nous occupons de personnes malades et vulnérables et avons besoin de temps pour les soigner de manière . "Devoir courir d'un patient à l'autre va à l'encontre des valeurs humanistes inhérentes à la profession et cela a des conséquences négatives pour les patients. Des études prouvent que les complications et la mortalité augmentent, ce qui est irresponsable du point de vue de l'éthique professionnelle", souligne Sophie Ley. Pour elle, il est en outre clair que "les cantons doivent agir de manière généralisée afin de permettre aux soignants d'avoir plus de temps de repos, plus de temps pour les patients, plus d'argent dans leur portemonnaie et afin de mieux concilier vie professionnelle et vie privée."

Outre l'offensive de formation, ce premier paquet de mesures contient également le domaine de responsabilité propre: les infirmières et infirmiers peuvent facturer directement aux caisses-maladie certaines prestations de soins, qui doivent encore être définies précisément par le Conseil fédéral, sans qu'une ordonnance médicale soit nécessaire. "Il s'agit d'une étape historique", se félicite Sophie Ley. "Cette demande était au début de l'initiative sur les soins infirmiers. L'ASI s'est battue depuis 20 ans pour que le personnel infirmier obtienne un domaine de responsabilité propre qui lui revient depuis longtemps sur le plan professionnel et afin qu'il n'ait plus, selon la loi, le statut de profession auxiliaire."

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